[Interview] ACCEO à la rencontre du plus jeune sénateur de France !

A l’occasion de la semaine mondiale des sourds nous avons interviewé Rémi Cardon, 27 ans, le plus jeune sénateur de toute l’histoire de la République. Il nous livre ses actions en faveur de l’inclusion et notamment celles auprès des personnes sourdes

                     

Pourquoi votre intérêt pour la question du handicap et plus particulièrement les personnes sourdes et malentendantes ?

J’ai un neveu qui est handicapé, c’est en partie pour cela que je souhaite m’intéresser à la question car il est vrai que, malheureusement on ressent une injustice pour des enfants, des personnes, qui n’ont pas les mêmes chances à la naissance. Les injustices m’insupportent et cela fait partie de mes combats. Un service public doit être accessible à toutes et tous. Au-delà des personnes sourdes et malentendantes (PSM), des solutions comme Acceo concernent aussi les personnes âgées et les populations vieillissantes.

Quand vous êtes-vous emparés de ce sujet ?

Dès mon élection. J’ai été contacté, en tant que plus jeune sénateur, pour être accessible aux PSM. J’ai tout de suite dit oui. J’ai été volontaire pour initier cette grande première pour un parlementaire.

Comment avez-vous connu Acceo ?

J’avais entendu parler d’Acceo par des connaissances. Lorsque je suis arrivé au Sénat, un partenariat avec Acceo venait d’être passé. Je me suis donc emparé immédiatement de cet outil pour communiquer avec les personnes sourdes et malentendantes.

Pourquoi l’avoir adopté parmi les autres solutions existantes ?

C’est une solution pertinente et pratique pour échanger en direct. Elle permet d’avoir un intermédiaire qui créer la relation et c’est vraiment intéressant. L’application Acceo est simple d’usage. On rentre son identifiant, son mot de passe et on bascule en quelques secondes sur un interprète, ou un transcripteur, qui nous permet d’échanger avec la PSM. C’est cette réactivité de l’application qui m’intéresse. En quelques secondes, on est en situation de pouvoir dialoguer. C’est également une application gratuite pour les publics concernés, ce qui va dans le sens de mon engagement pour l’accès de toutes et tous au service public.

Dans quel contexte avez-vous eu à vous servir de l’application Acceo ?

J’ai pu concrètement m’en servir le jour où l’on me l’a présentée. L’idée c’est maintenant d’aller voir les associations concernées pour échanger. Notamment, sur le projet de Loi de Finances qui sera débattu à la rentrée, dont une partie concerne le handicap. Mon objectif est de me permettre de préparer mon intervention à partir de leurs retours, ressentis… En tant que législateur, si l’on débat et vote une loi sur le handicap, on doit avoir les moyens de communiquer avec les personnes concernées. Cela n’existait pas avant ! Aujourd’hui c’est formidable pour nous les élus d’échanger avec les PSM et ainsi pouvoir faire les choix les plus justes. Et ma permanence devient accessible à toutes et tous. L’application résout une partie du problème. Et par ailleurs c’est très simple d’utilisation. On se connecte à un interprète, on s’adresse à la personne sourde et l’interprète traduit instantanément nos propos. Le secteur d’Amiens que vous représentez est plutôt bien équipé (ville, département, transports en commun…).

Pouvez-vous nous en dire plus et quels sont les projets à venir ?

Effectivement l’application est bien développée sur le secteur amiénois, tant mieux ! Des commerces sont également équipés et sur l’application, les personnes sourdes et malentendantes peuvent les identifier. En termes de projets, il y a peut-être un temps fort à créer et à mettre en place sur la question du handicap. Des assises sur un ou deux jours, pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. J’avais soutenu Julien Prada qui est en fauteuil roulant, lors de sa campagne. Il avait lui-même rencontré quelques difficultés sur le terrain. J’espère que nous pourrons créer cette énergie pour améliorer le quotidien des personnes concernées. On a pas mal d’associations dans le secteur qui se mobilisent et il faut mettre en valeur tout le travail qu’elles font. J’assiste à plusieurs AG il me paraît essentiel de comprendre les enjeux qu’il y a sur le terrain et ainsi pouvoir trouver les solutions les plus adaptées aux besoins.

Pour sortir de votre environnement proche, le Sénat est aussi équipé : en êtes-vous à l’origine ?

Je suis rentré parmi les premiers dans la vague. En tant que plus jeune sénateur j’étais au rendez-vous.

Quels sont vos objectifs sur le sujet du handicap et de l’inclusion ?

Il faut multiplier ces initiatives. Et je serai ravi d’accueillir des PSM au Sénat afin d’organiser des visites rendues possibles grâce à l’application. Cela peut-être quelque chose de fort, pour que tout le monde puisse connaître l’institution, ses couloirs, ce qui se passe dans les commissions, etc.

Acceo s’implante dans de nombreuses collectivités et grandes entreprises, que pensez-vous de ce déploiement ?

C’est essentiel. Je travaillais dans le numérique, avant d’être sénateur et nous avions des problématiques d’accessibilité sur les sites internet. J’ai donc eu à réfléchir à comment rendre les sites accessibles à toutes et tous. Je me dis donc que c’est essentiel que ces solutions se positionnent dans le maximum de collectivités car le service public doit être accessible à toutes et tous. C’est mon combat pour le service public.